Usagers des transports

Métropole Aix Marseille Provence

Présentation de l’association…. quelques propositions

La réalisation d’un réseau de transports urbains et métropolitains performant nécessite un changement de paradigme pour penser un réseau réticulaire et non concentrique . A cette difficulté conceptuelle s’ajoute une insuffisance de de financement qui a conduit à limiter les ambitions et accumuler les retard .

Cette situation n’est pas acceptable pour les usagers. Nous considérons comme prioritaire aujourd’hui la définition des axes structurants de ce réseau et la réalisation dans les 5 à 10 prochaines années des opérations les plus significatives et performantes afin de proposer un « choc d’offre » destiné à promouvoir le transport en commun dans l’ensemble de la métropole, et accroitre sa part modale.

Les actions prioritaires nous semblent etre :

-la mise en place d’un modèle économique permettant d’amélioration des financements . Le plan Marseille en grand a mis en évidence la nécessité de financement d’Etat en complément d’un effort supplémentaire de la métropole et des collectivités . des accroissements de tarif et de contribution des entreprises ( VM) devront être assortis d’une amélioration significative de l’offre et de la qualité de service .

- l’instauration d’une gouvernance indépendante associant les 2 maitres d’ouvrages avec les autres financeurs associant les représentants des entreprises et des usagers

-l’élaboration d’un schéma global de long terme permettant d’inscrire les projets dans une perspective globale cohérente .

L’AUT 13 , membre de la FNAUT , intervient sur le département des bouches du Rhône et plus spécifiquement sur la métropole Aix Marseille Provence propose . Forte d’une vingtaine de membres de profils variés , couvrant l’ensemble du territoire , elle se fixe l’objectif de peser sur le débat public inexistant actuellement du fait du processus d’élection de la métropole au second degré .. Elle propose d’apporter sa contribution en associant les diverses parties prenantes – usagers, universitaires, industriels… – au travers d’animations et de rencontres. Elle poursuivra des échanges riches de contenu avec les acteurs publics et privés de la métropole et les divers partenaires concernés. Elle souhaite être associée aux différentes étapes d’élaboration des projets.

NOS ANALYSES

AUT 13 Mobilité Métropolitaine constat et perspectives

La réalisation d’un réseau de transports urbains et métropolitains est, sans doute, l’enjeu qui demande le plus gros effort culturel aux responsables marseillais, puisqu’il leur faut penser Marseille comme un pôle de la métropole, certes central, mais pas comme le centre. A cette difficulté conceptuelle s’ajoute un défaut de financement qui a conduit à limiter les ambitions. https://aut13.fr/Outre la vision partagée et politiquement portée, ce sont les financements et les arbitrages pertinents sur la gestion des priorités qui nous paraissent des conditions nécessaires du succès d’un projet que l’ensemble des usagers des transports attends. Car nous sommes face à « un mur de financement ».

Dans ce contexte la décision du calendrier de financement de la gare souterraine à Saint Charles mériterait d’être reconsidérée. Les retombées locales sont faibles, et les couts et les délais risquent encore de déraper. Pendant ce temps-là peu d’autres opérations structurantes ne semblent pas possibles. Nous pensons donc qu’un moratoire pourrait être décidé ; d’une durée de 5 ans selon des modalités à préciser. Les budgets et les capacités d’étude ainsi « mis de côté » devraient être affectées à la réalisation des projets de SERM prioritaires afin de ne pas les voir différés au-delà de 2037. A défaut d’une solution aussi radicale, il est impératif de mettre en place rapidement un système de financement crédible pour lancer les études nécessaires à la définition d’un programme à long terme ambitieux et financer les premières réalisations avant 2030.

L’autre priorité nous semble être la mise en place d’une gouvernance et des moyens de réalisation dédiés. Tel que la loi SERM le préconise, la création d’une structure mixte associant les acteurs afin de regrouper et coordonner les différents maîtres d’ouvrage, les financeurs du projet et les principales collectivités territoriales concernées devrait être rapidement constituée. La SGP pourrait être sollicitée comme opérateur et dotée de recettes financières parafiscales comme en Île-de-France.

Cette situation complexe nécessite une mobilisation de tous les acteurs à la recherche de la meilleure solution pour notre territoire et son avenir. Devant une situation aussi difficile l’AUT 13 n’as pas vocation à œuvrer comme un bureau d’étude, elle se propose simplement d’apporter sa contribution., en associant les diverses parties prenantes – usagers, universitaires, industriels… – au travers d’animations et de rencontres. Elle poursuivra des échanges riches de contenu avec les acteurs publics et privés de la métropole et les divers partenaires concernés. Elle souhaite être associée aux différentes étapes d’élaboration des projets.

Comité de rédaction AUT 13 le 15 /11/2024

François de Fleurian, Pierre Durand, Dominique Becker, Éric Brassard, Naima Bridj, Pierre Saracino Maurice Saïas et Jean Claude Reboulin

Notre analyse de la situation :

-Une des région en Europe où l’usage de la voiture particulière est le plus développé,

-Une métropole dont le bassin de déplacements dépasse largement AMP, fortement congestionnée et dont les générateurs de trafic sont très dispersés ,et répartis selon un réseau maillé

è les infrastructures routières sont bien mieux adaptées aux besoins de déplacement que le réseau ferroviaire, sous développé

-Il est admis que nous avons 40 ans de retard sur des métropoles comparables ( par exemple LYON qui a créé sa première ligne de métro en même temps que nous) . Mais à cause du retard accumulé , nous sommes face à « un mur de financement ».

-Le plan « Marseille en grand » assorti de 1 milliard de contribution financière a relancé le plan de financement du PDM – Plan de Mobilité -, qui prenait un retard inquiétant. 15 projets présentés par la Métropole ont été validés certains projets déjà inscrits au PDM se sont trouvés ainsi accélérés, d’autres, en particulier concernant la desserte des quartiers Nord et Est de Marseille ont été rajoutés. Mais , comme l’a souligné un rapport de la cour des comptes les financement de la métropole , même s’ils ont connu récemment une accélération remarquable , ne permettent toujours pas d’assurer la réalisation du plan d’ici 2030.

15 projets déjà identifiés dans le Plan de Déplacement Mobilité (PDM) axés sur les Transports à Haut Niveau de Service (THNS) et le report modal Pôle d’Échange Multimodal (PEM)

• 9 projets à Marseille pour accélérer la connexion des quartiers les plus pauvres et accompagner la requalification urbaine

• 6 projets hors Marseille pour offrir des liaisons performantes intra et inter bassins pour 256 M€ de subventions et 744 M€ d’avance remboursable soit un coût total de près de 2 milliards d’investissement près de la moitié de la contribution de la métropole

11 projets de Transports en Commun sur Site Propre (TSCP) (métro ; tramway et BHNS) et 4 PEM

• Neomma = modernisation des deux lignes de métro à Marseille

• Prolongement du tramway au Nord et au Sud de Marseille en deux phases

• Tramway Belle de mai = projet de mobilité et de requalification urbaine en lien avec le projet de la diamétralisassions de la gare Saint Charles (projet Ligne Nouvelle PACA)

• Tramway dit du 04 septembre = ambition d’éviction de la voiture dans un quartier dense à forte valeur patrimoniale et touristique

• Le Val’tram : réutiliser l’ancienne voie ferrée

• 5 BHNS pour servir des pôles urbains et tertiaires denses

• 4 PEM pour connecter TC et gares de proximité

Marseille en Grand et le PDM 2023- 2030

. Pour aider à rattraper le retard en matière de réseau de TC, en particulier vers le nord de la ville centre, le président de la république a lancé, il y a 2 ans le programme « Marseille en grand » assorti de 1 milliard de contribution financière dont un peu plus de la moitié en subvention. Cette intervention a relancé le plan de financement du PDM, qui prenait en effet un retard inquiétant. 15 projets présentés par la Métropole (voir en annexe) ont été validés lors de la réunion du GIP de septembre 2022, certains projets déjà inscrits au PDM se sont trouvés ainsi accélérés, d’autres, en particulier concernant la desserte des quartiers Nord et Est de Marseille ont été rajoutés.

1- Quelques considérations sur l’évolution de certains projets

Lors du bilan à mi-mandat d’autres priorités se sont rajoutées : le téléphérique de liaison Aéroport, la halte ferroviaire de plan de Campagne.

La plupart des projets qui étaient inscrits au PDM sont des « coups partis » même si nous pouvons considérer que ce ne sont pas les meilleurs projets au plan technique, il parait difficile, au stade ou ils en sont, de demander de reprendre les études et les diverses procédures, ce d’autant que nous ne sommes pas un bureau d’étude …C’est le cas par exemple du Valtram

En ce qui concerne le BHNS Ouest AIX, nous considérons, comme les usagers locaux en particulier le PAAP, que c’est un pis-aller du fait de l’impossibilité – confirmée par le président de la SNCF-de réaliser un projet ferroviaire dans des délais raisonnables . Cette desserte, promise depuis très longtemps, devrait s’inscrire dans un projet plus vaste permettant de relier Aix à la gare TGV, Vitrolles, et l’aéroport. Le projet proposé est encore mal défini. Il convient de poursuivre la concertation pour trouver la solution qui soit favorable aux usagers a court terme, tout en s’inscrivant dans une perspective d’avenir.

La desserte des quartier sud de Marseille ont fait l’objet de diverses propositions, notamment tram de Castellane au « David » et une prolongation vers la pointe rouge (actuellement totalement enclavée) pour faire « le plus beau tramway du monde ». Ce projet, qui double en partie le métro ligne 2, ne parait pas prioritaire. Nous recommandons à la place il est préférable d’envisager si le BUS se finalise de prolonger le tram du terminus au sud prévu vers pointe rouge.

2- Les réseaux de bus

-A Marseille il est assez ancien, sa vitesse commerciale ne cesse de baisser tandis que le nombre de voyageurs transportés augmente fortement. La métropole a lancé un vaste projet de restructuration du réseau et a soumis à une concertation. Apres arbitrages ce projet devrait être mis en œuvre en 2025. Il redéfinit l’organisation pour prendre en compte les projets en cours de réalisation notamment les extensions de tram, adapte les horaires aux besoins des usagers, notamment en soirée et la nuit. Les conditions de réussite d’un tel projet imposent le recalibrage de certaines voiries, le développement de couloirs bus protégés (en ayant le courage de prendre sur les stationnements et les voies des voiture), de priorité aux feux et de parkings

- dans les autres villes principales il devrait également faire l’objet de remises à plat. A Aix il est principalement centré sur la gare routière, elle-même mal desservie par un réseau routier thrombosé, la fin des services à 20 h sur la plupart des lignes n’est pas acceptable pour une ville étudiante et dynamique. La fin de la DSP actuelle en 2027 devrait également être l’occasion d’une remise à plat de l’offre notamment dans la perspective des nouveaux BHNS annoncés en 2028.

A Salon le réseau de bus, décorrélé de la desserte ferroviaire, nécessité une refonte de ses horaires (dixit J.M. Zulesi).

A Martigues, Aubagne et la Ciotat, des évolutions sont également attendues. Elles ont fait l’objet d’études qui n’ont a ce jour jamais été suivies d’effet

3- Le REM et les bus premium

En attendant la possibilité de passer à des modes lourds la stratégie présentée dans l’agenda de la mobilité de 2016, repris dans le PDM sous le vocable de REM passait par un réseau de bus « premium » .Ce programme qui devait être achevé en 2020 a été engagé mais semble très en retard, - voire arrêté ? -exemple la ligne Pertuis 3 pigeons.

4- Les Pôles Multimodaux PEM et les parking relais

Il faut favoriser la création ou le développement de PEM auprès des gares Ferroviaires .il faut fortement développer des pôles aux entrées des villes. Par exemple à l’entrée nord et nord-est de Marseille avec deux autoroutes à 500 mètres d’un pôle d’échange bus, métro et tramway (Gèze) et avec seulement un parking très réduit en nombre de places. Il faut également optimiser la gestion de ces places, en réserver une partie aux abonnés est une bonne idée mais garder de la souplesse, en particulier le weekend pour les non-abonnés

5- Livraison des marchandises, le dernier kilomètre

Aujourd'hui, 85% des flux de marchandise empruntent le réseau routier métropolitain, déjà en limite de saturation, notamment autour de Marseille, Aix ou Vitrolles et dans les centres urbains.
Un projet d’un service ferroviaire de proximité en cours de développement par la RDT 13 mérite d’être soutenu. Il pourrait donner l’opportunité de tester l’hydrogène liquide

La logistique du dernier kilomètre doit se développer notamment en utilisant la cyclo-logistique. Diverses expérimentations sont en cours, en particulier à partir du MIN. La poste présente une offre. Tout cela reste embryonnaire. Là encore la métropole est en retard par rapport à d’autres telles Bordeaux, ou Lyon

6- Le vélo

La métropole s’est dotée d’un ambitieux plan vélo …mais peine à le réaliser. Des « bouts » de voies normalisées sont aménagées petit à petit , mais la réalisation d’ensemble tarde à se dessiner.

Les associations, au premier rang desquelles le « RAMDAM » sont très déçues.

7- La tarification et le financement

L’ensemble de ces nouveaux services vont peser sur les couts de fonctionnement.

Le budget actuel de fonctionnement s’élève à 740 millions d’€ dont 54 % provient du V.M. et seulement 17% des ventes, le solde nécessite une subvention d’équilibre provenant de l’impôt. La tarification ne peut pas baisser. Elle pourrait même être légèrement augmentée a l’occasion d’amélioration de qualité de service. L’unification des tarifs, en particulier entre le TER et le réseau de bus doit être réalisée au plus tôt. Le cas des communes pratiquant la gratuité reste à régler.

Le budget investissement s’élève en 2023 à seulement à 380 millions d’€ dont 200 millions d’emprunt. La contribution nette du budget général demeure notoirement insuffisante …Elle devrait se situer au niveau de 400 millions d’€ … quelques pistes à explorer :

ð Trouver des économies sur d’autres postes, notamment les dotations aux communes

ð Trouver de nouvelles recettes = taxes sur les camions comme en suisse et en Allemagne ? Péage urbain comme à Londres ? et d’autres métropoles Européennes

En synthèse on constate que le plan Marseille en Grand a donné un coup d’accélérateur sur certains projets inscrits au PDM et permis d’en développer de nouveaux. Le financement de l’Etat est principalement affecté aux projets permettant d’irriguer mieux les quartiers de Marseille. Mais l’inquiétude sur le financement global du PDM demeure.

Le programme Marseille en grand est une bonne démarche pour la ville de Marseille dès lors que les projets retenus et financés contribuent réellement à améliorer d’une part l’efficacité et la productivité des réseaux de transports urbains et d’autre part à l’ouverture de la ville vers le Nord et au-delà vers l’essentiel de la métropole

En termes de communication on a d’ailleurs un peu de mal à suivre entre les divers « affichages » dans les différents discours politiques. Selon les cas on entend Marseille en grand, PDM, REM, et plus récemment a nouveau est apparu la référence à l’agenda de mobilité. Les différents effets d’annonce masquent mal une absence de cohérence d’ensemble. La stratégie initiale affichée dans l’agenda de la mobilité en 2016, consistait à privilégier le Bus grâce à un réseau interconnecte. Stratégie de pénurie financière …mais cohérente bien qu’insuffisante. Depuis les effets d’annonce ont diversifié les projets. On a du mal aujourd’hui à trouver une cohérence et une vision d’ensemble. …

NOS PROPOSITIONS

Quelques points clé

Nos premières propositions

Février 2025

oRestructurer et améliorer les réseaux urbains afin de favoriser leur fréquentation, les connecter au réseau de SERM (Services Express Régionaux Métropolitain) pour permettre des déplacements multimodaux rapides sur une grande partie du territoire, en veillant en particulier aux déplacements domicile-travail.

o

oConsacrer un financement suffisant à l’exploitation du réseau, en renforçant les lignes à meilleur taux de réponse et en investissant judicieusement dans les modes lourds.

o

oDéployer un réseau multipolaire de RER Métropolitains de Port-Saint-Louis du Rhône à Saint-Maximin et de La Ciotat à Cadarache, desservant les principales villes et grands générateurs du bassin de déplacement, en militant pour obtenir les investissements nécessaires.